2011.05.05

Salut Baptiste ! Philippe Villemus a édité un nouveau livre ?

-      Oui, sous le titre « Le patron, le footballeur et le smicard. Des rémunérations indécentes ». (Editions-Dialogue.fr, 2011, 306 p., 19,90 euros)

Il y fait quelques constatations intéressantes et il souligne le fait qu’en France actuellement 30% de la population en âge de travailler est payée au smic ou moins. « Alternatives Economiques » publie le commentaire ci-dessous.

http://www.alternatives-economiques.fr/le-patron--le-footballeur-et-le-smicard--des-remunerations-indecentes_fr_art_1091_54316.html

Denis Clerc

Alternatives Economiques n° 302 - mai 2011

Un grand patron d'une société du CAC 40 perçoit en moyenne 8 millions d'euros par an en salaires, bonus, stock-options, dividendes, cadeaux de bienvenue ou de départ, retraites maison et avantages en nature que nous détaille l'auteur. Certes, un petit nombre de vedettes (footballeurs, acteurs ou stylistes) gagnent également des sommes faramineuses. Mais cela n'a rien à voir, répond-il : même si l'on surpaye les vedettes, car elles attirent public et notoriété, leur valeur marchande dépend de leur succès. Alors que, pour les patrons, leur valeur marchande n'est cotée sur aucun marché : pour un qui s'en va, on peut trouver dix candidats de valeur pour le remplacer, tandis qu' « aucun PDG français en activité d'une entreprise du CAC 40 n'a jamais été débauché pour devenir patron dans un grand groupe étranger ". Le marché du travail des grands patrons n'est qu'" une fausse barbe créée par les grands patrons eux-mêmes pour justifier leurs propres rémunérations ».

En réalité, ce sont les patrons (et leurs obligés) qui fixent leurs rémunérations, et les mieux payés ne sont pas les plus talentueux. Il faut donc taxer fortement les rémunérations indécentes et, surtout, supprimer celles qui ne relèvent pas d'un résultat mesurable (retraites chapeau…). Un coup de gueule bienvenu et très argumenté, même si l'on peut regretter que les données fournies à propos du salaire médian et de la pauvreté soient en partie inexactes.